
Quand j’ai commencé à travailler au Centre Pompidou, le quatrième étage était divisé en deux parties, une collection d’art américain et une donation d’art russe, toutes deux de la seconde moitié du vingtième siècle. Si j’en crois mes souvenirs, d’un côté, il y avait des machins abstraits, des réflexions sur le vide, le porno, la société de consommation et les aspirateurs, avec à l’entrée un massif caniche en bois polychrome*. De l’autre côté, il y avait des œuvres de types qui pouvaient se retrouver internés en hôpital psychiatrique si la police apprenait l’existence d’un de leurs vernissages privés. Des artistes qui avaient acheté des âmes, des praticiens de l’art non-officiel qui galéraient juste pour plaisanter. Je vous laisse deviner lesquels étaient les russes et lesquels les américains.
Quoi qu’il en soit, ce furent des années particulièrement enrichissantes, et je salue mes anciens collègues, et plus généralement tout le personnel du CNAM. Une autre fois, je vous parlerai de cette catégorie de sociopathes qui viennent la dernière heure le dernier jour d’une exposition. Ces photos furent prises pendant mes pauses.
* « Poodle » de Jeff Koons, dont j’apprécie par ailleurs beaucoup certaines œuvres. Le même dont on installa le bouquet de tulipes géant en face du Petit Palais. Un matin, nous retrouvâmes tagué sur leur socle « 17 trous du c** » mais c’est encore une autre histoire…






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